Apparence à part
Dans les familles marquées par le narcissisme pathologique et l’incestuel, l’invisibilité est une réalité quotidienne. Apparence à part explore cet effacement intérieur, où l’on existe uniquement pour les autres, sans reconnaissance de soi. Inspirée par le concept d’incestuel de Racamier, la série révèle comment les frontières émotionnelles et psychiques se brouillent, créant un terrain propice aux violences intra-familiales. À travers des figures évanescentes, elle exprime la peur d’être vu, l’errance émotionnelle et la détresse des victimes, parfois jusqu’à la pensée du suicide. Entre invisibilité et quête de reconnaissance, ces personnes n’ont nulle part où aller : ni foyer protecteur, ni refuge. La nuit devient un espace paradoxal entre protection et exposition. Apparence à part interroge la lutte pour exister face à l’indifférence et aux apparences trompeuses.
In families marked by pathological narcissism and the « incestual » dynamic, invisibility is a daily reality. Apparence à part explores this inner erasure, where one exists solely for others, without self-recognition. Inspired by Racamier’s concept of the « incestual, » the series exposes how blurred emotional and psychological boundaries foster intra-family violence. Through evanescent figures, it expresses the fear of being seen, emotional wandering, and the despair of victims—sometimes leading to suicidal thoughts. Between invisibility and the need for recognition, these individuals have nowhere to turn—neither a protective home nor a safe refuge. The night becomes a paradoxical space between shelter and exposure. Apparence à part questions the struggle to exist amid indifference and deceptive appearances.
J’exerce le métier de fantôme,
Tel une ombre presque imperceptible,
Je sillonne le monde avec un regard invisible,
À la recherche de mon être.
Non dénué de sentiments,
D’émotions parfois déconcertantes,
Je ne sais comment,
Entrer dans le cercle de l’existence.
Celle,
Qui me rappelle,
Que j’ai un corps, une chair,
Et la vie qui coule en mon sein.
Un corps meurtri par la douleur, le chagrin,
Que je ne peux montrer.
Dans le désert de ma solitude,
J’apprends à emplir mon cœur et mon âme,
De cette énergie nommée Amour.
Malgré la mémoire oubliée,
De ce que je suis,
De ce que mon corps sait
Lui.
Esprit perdu dans les profondeurs de la nuit,
Ombre cherchant la lumière,
Comme un insecte attiré par une lueur,
Dans un voyage au vent périlleux.
Je rêve qu’il me porterai,
Sur le chemin assuré,
Des prodiges.
Ombre vivante et inerte,
Silencieuse et discrète,
Le reflet de ma silhouette,
Devient une voie au monde, une voix,
Une image.